Natacha Smigielski, dirigeante de ventdevous.com

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Conseil en communication, concepteur-rédacteur senior et coach, Natacha Smigielski déploie des stratégies éditoriales on & offline depuis plus de 11 ans. Son enseigne « Vent de Vous », a pour vocation de valoriser l’image de marque, les services et les produits de ses clients. Son expertise s’exerce notamment dans les secteurs de l’IT Business et de l’industrie française. En savoir plus sur : http://www.ventdevous.com.

Natacha, quels sont selon vous les enjeux majeurs des nouveaux médias aujourd’hui ?

On a pu lire ici et là une prévision : certains prédisent la mort de l’internet… (Comme le soutient par exemple le CEO de Forrester Research, ndlr). Je n’en suis pas sûre du tout, on est sur internet très souvent, il y a beaucoup de métiers qui y sont étroitement liés, et le public utilise énormément l’ordinateur. Je pense que ça va continuer à se compléter, le mobile est un autre média, je ne pense pas que l’un supprime l’autre.

On est à la fin de la bulle des médias sociaux, un peu comme la bulle de l’internet à la fin des années 2000. Il y a eu un moment où tout le monde s’est lancé à corps perdu. Ce qui va probablement se passer – je le pense, et je l’espère même ! – c’est qu’il va y avoir une sélection par la qualité. Différents indices convergent vers ça, les gens sont de plus en plus habitués à lire l’information en ligne…

Aujourd’hui, la profusion de sites d’information peut être source de confusion. Beaucoup de sites apparaissent, parfois pour des questions de notoriété. Certains témoignent d’un manque de discernement pour sélectionner une information vérifiée, et la traiter de façon objective. Ces sites favorisent les effets buzz, transmettent les dernières paroles de dirigeants sans forcément comparer les faits ni contrôler ce qu’ils reprennent… J’espère qu’il y aura des réajustements, une sélection naturelle par la qualité, qui permettra de trier le bon grain de l’ivraie.

N’y a-t-il pas aussi parfois confusion entre information et opinion ?

Absolument ! Mais même au-delà, sur les sites d’information en ligne, les journalistes des nouveaux médias, (et là, exception faite évidemment des journalistes des médias en ligne du type nouvel Obs par exemple puisque eux affirment que c’est un journalisme d’opinion donc c’est clair) proposent souvent des éléments qui sont présentés comme une information et non comme une opinion alors que souvent ce sont les propos d’un responsable marketing ou d’un CEO, et donc une opinion qui est exprimée. En tant que lecteur, il faut pouvoir faire la distinction !

Mais alors comment faire le tri ?…

C’est difficile, la seule chose à faire quand on est un internaute, c’est de consulter plusieurs sites, croiser les informations, chercher les sources et relever les éventuelles contradictions d’un auteur à l’autre. C’est à partir de débats et de l’esprit critique, de la comparaison de différents points de vue, francophones ou non, que l’internaute peut décrypter l’information. D’ailleurs les internautes ont déjà adopté cette démarche critique en tant que consommateurs. Il faut avoir cette même démarche concernant l’information. Avant c’était trop tôt. Maintenant, je pense que dans les deux ans qui viennent, les choses pourront évoluer de cette manière-là.

Et quel conseil pourriez-vous donner, une erreur à ne pas commettre en RP par exemple ?

Là, j’évoquerais volontiers la vérification : n’oublier personne dans le processus de validation. La validation est très importante, que ce soit pour l’orthographe, ou sur une photo, où l’on peut considérer que c’est une « faute d’orthographe visuelle ». Prendre toutes les mesures utiles pour contrôler et rendre une information de qualité, tout en restant conscient qu’une erreur peut toujours arriver…

Pensez-vous que les médias sociaux puissent et doivent systématiquement être intégrés aux dispositifs de communication des entreprises ?

Non, pas systématiquement, il faut vraiment faire une étude préalable. Il faut une phase d’audit, de consulting, savoir quels sont les objectifs de communication de l’entreprise, examiner la stratégie, la culture d’entreprise en général, quels sont les produits, les services… Est-ce que l’entreprise va gagner quelque chose à aller sur les médias sociaux ? Et même si le diagnostic est positif, il faut également prévoir qui va s’en occuper et de quelle manière.  Confier la relation publique sur les médias sociaux à un junior est une prise de risque énorme.

Le métier de community manager se développe, mais est encore très nouveau. Il nécessite des compétences relationnelles particulières, une capacité de réaction à la fois rapide et pertinente. C’est un métier de « relations publiques dématérialisées ».

Propos recueillis par Alexia Guelte Morot, Responsable Communication Externe de l’Argus de la presse.

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