Valérie Bauer, coauteur avec Emmanuelle Souffi de l’ouvrage Médiatiser sa boîte, est responsable des relations médias chez Novancia Business School, école de la CCI Paris Ile-de-France. Elle est diplômée de l’IEP de Lyon.
La particularité des journalistes ? Être sursollicités, au quotidien, par les entreprises et les attachés de presse. Conséquence : ils consacrent peu de temps à la lecture de leurs e-mails et décrochent peu leur téléphone. Finalement, les courriers, se raréfiant, peuvent permettre de se différencier. Mais au-delà du format, pour leur taper dans l’oeil, votre communication doit être rodée et doit respecter certains codes.
Voici quelques fréquents impairs…
Ne pas se renseigner sur les journalistes
Avant que les journalistes ne s’intéressent à vous, intéressez-vous à eux. En clair, pour quel type de médias travaillent-ils ? Grand public ou professionnel ? Ont-ils des sujets de prédilection ? Quel est le rythme de parution de leurs titres ? Etc. Ces informations vous permettront d’adapter votre discours et donc d’être crédible dès votre premier contact.
Ne pas fournir d’angle
Que mettre en valeur dans votre communiqué ? L’entreprise, ses projets et son dirigeant, tout en vous interrogeant sur la nature de votre message et son originalité. « En clair, quelles informations supplémentaires vais-je pouvoir donner aux journalistes pour qu’ils puissent en tirer une histoire, un fil rouge », explique Valérie Bauer, coauteur avec Emmanuelle Souffi de l’ouvrage Médiatiser sa boîte. C’est ce qu’on appelle « l’angle » d’un papier, dans le jargon journalistique. Si vous êtes capable de le présenter clairement dans votre communiqué de presse, vous avez de fortes chances d’attirer l’oeil du journaliste. Communiquer sur votre actualité ou surfer sur un sujet d’actualité peuvent par exemple porter leurs fruits.
Être impatient
Les journalistes sont quotidiennement inondés de communiqués de presse et d’appels téléphoniques. La solution consiste donc à être percutant, à émerger du lot. Comment ? En réalisant un communiqué clair, c’est-à-dire bien construit, avec des informations précises. Ensuite, n’abusez pas des relances.
Par ailleurs, il est très important de travailler votre objet, afin que votre communiqué sorte de la masse et que le journaliste sache immédiatement de quoi vous parlez. Essayez d’être sobre et évitez la ponctuation pour ne pas être filtré par un anti-spam.
En sachant que ce n’est pas parce que vous n’avez pas de contact dans la semaine suivant l’envoi de votre communiqué que vous ne décrocherez pas un article. Cela peut vous paraître long mais un journaliste peut revenir vers vous plusieurs semaines après, dans la mesure où il a un sujet à traiter en lien avec votre communiqué.
Confondre relations presse et publicité
Certains dirigeants rédigent un communiqué de presse à la manière d’une promotion publicitaire. « Tous les superlatifs du genre « génial », « la prouesse », « le leader » sont à éviter », souligne Valérie Bauer. Les journalistes travaillent sur des faits et des informations recoupées. Soyez factuel (étayez vos dires par des chiffres ou des faits), sobre et ne mettez en avant vos qualités que si elles sont réelles. Par ailleurs, sachez que vous pouvez demander, poliment et en y mettant les formes, à relire vos citations avant publication. « La plupart des journalistes jouent le jeu, mais ils n’y sont pas obligés », souligne Valérie Bauer. Soyez néanmoins vigilant : façon de s’exprimer, informations communiquées, etc…