Tribune de Marie-Laure Laville, Directrice de LEWIS France – @teamlewis_fr
La vocation première des Relations Presse (RP) est de faire passer efficacement les messages d’une entreprise, d’une personnalité ou d’une marque à des journalistes.
Le consultant RP est avant tout un facilitateur. Sa mission est de construire une relation sur le long terme entre son client et les médias. Retour sur une profession qui a su évoluer avec son temps…
Un peu d’histoire…
Les Relations Presse, en tant que profession, sont nées avec les débuts du journalisme en 1830.
Après la Seconde Guerre mondiale, Lucien Matrat fonde le Centre Européen des Relations Publiques et apporte une dimension éthique à la profession.
En 1965, il donne un véritable statut et des règles aux Relations Publiques, avec la création du code d’Athènes. Ce document fait toujours référence, même si les règles qu’il promulgue ne sont pas officiellement reconnues par les pouvoirs publics et les instances juridiques (cf. annexes 5-6 : définition des professions de conseiller en relations publiques et attaché de presse / le code d’Athènes).
Depuis, le métier des RP n’a cessé d’évoluer pour épouser les transformations sociétales et les nouvelles technologies. Ils ont pris une dimension plus stratégique et créative, axée conseil, et créative auprès des Directeurs Marketing et Communication.
La transformation numérique : un levier
Vers 2012, on a commencé à entendre que le métier des RP était en train de mourir avec le digital. Force est de constater, qu’au contraire, ce métier prend un nouvel envol grâce aux réseaux sociaux qui donne des ailes à la profession. Dans cette mutation digitale, les consultants RP élargissent leur palette de compétence. La technique initiale de mettre en relation s’étend pour toucher des nouveaux publics multiples, connectés et bien décidés à faire entendre leur voix. Les RP jouent un rôle de contrôle et de « coach » sur la production de contenu.
Un nouveau visage et des nouveaux talents
Dans un monde qui bouge, il faut savoir se redéfinir et sortir de sa zone de confort.
Les professionnels des RP l’ont très vite compris et se sont structurés avec des nouveaux experts plus agiles.
Ce métier de l’ombre prend s’ouvre à une nouvelle génération connectée, accro au numérique, qui surfe de manière innée aussi bien dans sa vie privée que professionnelle. Elle a grandi dans l’ère de l’information avec, Internet, l’ordinateur et le jeu vidéo. D’où le terme, souvent utilisé par les Américains de « digital natives » (« natifs numériques ») pour la désigner.
Dans cette nouvelle société numérique, le consultant RP est une personne à 9 têtes qui doit penser à 360°. Comme l’indique le nombre neuf ce nouveau consultant donne apporte « du sang neuf » et insuffle une nouvelle dynamique au métier.
Aujourd’hui, les RP ont pour ambition de renforcer les liens avec les différentes toutes les parties prenantes de l’information, et non plus seulement les journalistes, pour développer l’influence de leur client. Car le succès d’une campagne se mesure de plus en plus par l’influence exercée par une marque.
Les RP ont donc pour mission d’accroître le capital d’influence des marques. Les influenceurs sont une nouvelle caisse de résonance pour les marques. Ils sont les nouveaux leaders d’opinion digitaux.
Influence, relations et e-réputation sont les trois maîtres mots du nouveau consultant RP.
Elles ont un bel avenir devant elles
Pour conclure, voici un résumé des nouvelles pratiques RP, s’il ne fallait en retenir que cinq :
– Créer des interactions en développant une stratégie de contenu,
– Déclencher la conversation, l’échange et le partage de l’information via du contenu d’excellence sur différents canaux : Twitter, Facebook, Instagram, LinkedIn, Snapchat… (ex : Le communiqué traditionnel se transforme en tweet),
– Comprendre les comportements des communautés cibles et influentes et anticiper les grandes tendances de sociétés. Des nouveaux outils comme traackr permettent de cartographier les communautés clés selon les écosystèmes,
– Analyser en temps réel la réputation des marques et des entreprises. La veille est indispensable et une priorité car elle permet d’anticiper,
– Attirer l’attention sous la forme d’une image, d’une infographie ou d’une vidéo. D’après une étude réalisée par le marketeur de contenu Skyword, le nombre de vues total du contenu de ses clients augmente de 94 % si l’article publié contient une photographie ou une infographie pertinente, par rapport à des articles sans image dans la même catégorie. Un graphique ou une vidéo intégrée sont aussi importants que le texte pour faire le succès d’un contenu rédactionnel.
Source : Les Relations Presse à L’heure du digital – des influenceurs aux ambassadeurs, Editions Kawa – Auteur : Marie-Laure Laville.