Interview de Guillaume Horen, fondateur du site Achetez de l’Art

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Culture RP a rencontré Guillaume Horen, fondateur du site Achetez de l’Art.

Portrait Guillaume Horen Crédits photo Pascal Flamant

Portrait de Guillaume Horen – Crédits photo Pascal Flamant.


Pouvez-vous nous décrire en quelques mots votre guide Achetez de l’Art ?

Achetez de l’Art est un projet que j’ai lancé en 2014 et qui devrait être reconnu d’utilité publique, puisqu’il tend tout simplement à améliorer le quotidien des gens, en les incitant à s’entourer d’oeuvres d’art et donc à vivre mieux.

Il s’agit d’un projet essentiellement en ligne car les primo-acquéreurs, les amateurs d’art et collectionneurs utilisent de plus en plus le web… et y sont littéralement perdus lorsqu’il s’agit d’achat d’art, face à une offre devenue pléthorique.

Le guide Achetez de l’Art a été pensé pour les accompagner avant, pendant et après l’acte d’achat : où acheter de l’art, comment acheter, quelle œuvre acheter, comment démarrer, faire vivre une collection ou la transmettre ? Nous répondons à ces questions au travers d’articles rédigés par des spécialistes (galeristes, experts, avocats, collectionneurs), tout en donnant la parole aux autres acheteurs, qui peuvent partager leur retour d’expérience en laissant un avis dans notre guide collaboratif, et poser leurs questions.

Quelles sont vos ambitions et perspectives d’évolution ?

Devenir le label du marché de l’art en ligne, dans les pays francophones dans un premier temps (nous sommes déjà suivis en Belgique, en Suisse mais aussi au Canada) puis sur toutes les places stratégiques du marché de l’art mondial, en nous prévalant des composantes de notre ADN French Tech + culture française, pour moi essentielles.
Nos perspectives d’évolution sont liées à notre business model, en mode « agile » jusqu’à présent mais qui va devoir être stabilisé pour convaincre d’éventuels investisseurs.

Visuel Achetez de l'Art

Quelles actions de promotion off et online engagez-vous avec vos différents publics afin de développer la notoriété d’Achetez de l’Art ?

Consultant en communication numérique, j’ai bien entendu commencé par travailler notre visibilité web, via le site achetezdelart.com et notre activité sur les réseaux sociaux, ce qui a plutôt bien fonctionné, avec un message et un visuel suscitant réellement l’appropriation : nous sommes désormais suivis et relayés par une importante communauté, très engagée.

Nos actions de communication en ligne sont principalement axées sur un relais des contenus de notre site, avec un principe qui me paraît de plus en plus pertinent, face à ce qu’on appelle l’infobésité : privilégier la qualité sur la quantité. Nous n’inondons pas nos abonnés de publications ni de newsletter mais essayons de délivrer des messages simples et publier des contenus soignés.

En parallèle, nous avons toujours fait attention à transposer notre visuel dans la vie réelle – « #IRL » – en le déclinant sur des supports de communication plus ou moins traditionnels : autocollants, tote bags, Tshirts… mais aussi cleantags (devant la FIAC en 2014), et en nouant des partenariats avec des événements importants du monde de l’art – le salon Docks Art Fair à Lyon depuis 3 ans et Art Paris Art Fair depuis cette année – pour y être présents physiquement. Nous avons ainsi distribué près de 5 000 autocollants lors de la dernière édition d’Art Paris Art Fair au Grand Palais ; j’en croise de temps en temps, apposés sur des automobiles et scooters, ce qui me réjouit car le message Achetez de l’Art continue donc à se propager.

Que pensez-vous de la dynamique du marché de l’art en France ?

Le marché de l’art français a basculé tardivement dans le digital mais en est désormais totalement imprégné.

Je constate, pour les amateurs d’art et collectionneurs, une réelle évolution depuis quelques années et Internet y est évidemment pour beaucoup, ayant ouvert des portes et supprimé certains apriori. La technologie et nos connexions autorisent une plus grande proximité avec les oeuvres et les artistes – ce qui augmente la confiance indispensable à l’achat – tout comme elles permettent de vivre à distance une vente aux enchères. Avez-vous déjà suivi une vente live sur Drouot ? je vous assure que les sensations sont au rendez-vous.

Concernant les acteurs de ce marché les choses ont également changé. Les pure players, qui se serraient encore les coudes en 2014, sont logiquement passés en mode davantage concurrentiel. Les maisons de ventes intègrent progressivement le numérique dans leur stratégie de communication, généralement de manière raisonnée et avec les moyens financiers et humains adéquats. Quant aux galeries j’ai le sentiment qu’elles se focalisent parfois sur un réseau social – Instagram pour ne pas le citer – parce qu’on leur a dit que c’était l’endroit en ligne où elles pourraient vendre. Instagram est certes devenu essentiel, mais je persiste à recommander à mes clients de privilégier leur site web car il y sont chez eux, plutôt que de déporter toute leur communication sur les réseaux sociaux. Cela n’est bien sûr que mon avis.

À propos des galeries, quel est selon vous leur avenir face aux sites de ventes d’art en ligne ?

Les galeries d’art ont toute leur place dans le marché de l’art de demain. Le digital constitue un formidable bond en avant pour le marché de l’art, c’est un outil de communication efficace, parfois même grisant, mais le contact avec l’œuvre, la rencontre avec le galeriste resteront indispensables pour certains objets, dans certains contextes. Internet ne va pas éradiquer les galeries d’art, qui conserveront leur rôle dans la découverte et la promotion des artistes. Il faut cependant qu’elles se mettent sérieusement au diapason du digital. Nous avons par exemple réfléchi à des offres dédiées aux galeries ; très peu y ont répondu. Divers moyens sont aujourd’hui à leur disposition : passer par des plateformes à forte visibilité comme Artsper, et faire appel à nos services pour le reste 🙂

Si vous deviez citer 3 artistes contemporains majeurs en France ?

Sans hésiter Soulages, dont je suis fan depuis des années, bien avant la création de son musée à Rodez. Dans un tout autre registre Invader, car je suis de la génération du pixel art et très sensible à ses actions toujours bien vues (ses mosaïques envoyées dans l’espace par exemple) ainsi qu’à la place qu’il a réussi à se faire parmi les grands noms du street art à l’international. Il y en a évidemment d’autres et la jeune création n’est pas en reste. Nous essayons d’ailleurs de la soutenir en faisant bénéficier de la visibilité d’Achetez de l’Art à certains d’entre eux.

Vous avez mis en place un baromètre du marché de l’art en ligne en partenariat avec l’Argus de la presse, quels sont les 1ers résultats ?

Je suis sincèrement ravi de ce partenariat avec l’Argus de la presse, qui pour moi a toujours été une référence. Le baromètre du marché de l’art en ligne a été très bien accueilli et suscite un réel intérêt de la part des internautes. La data visualisation est également une belle avancée et permet de comprendre rapidement des données ; grâce à elle et moyennant certains ajustements, notre baromètre va je pense démontrer toute sa pertinence dans le temps, lorsqu’il permettra de dégager et visualiser des tendances.

Concernant les premiers résultats nous remarquons que le panel d’acteurs du marché de l’art retenus (30 sur 50 audités) présente une forte concentration de maisons de ventes, essentiellement celles figurant en haut du classement 2016 publié par le Conseil des Ventes Volontaires. On y retrouve également des pure players, historiques comme Artprice, très bien placé car rompu à une communication en ligne intensive, notamment financière, mais aussi plus jeunes comme les sites KAZoART, Selency et Artsper, qui maîtrisent parfaitement la communication web et font décidément bouger les choses. Ils méritent sincèrement d’être suivis !

J’ajoute pour finir que de nouveaux acteurs sont régulièrement ajoutés à notre guide ; il est donc probable que le panel évolue. Vivement le baromètre de juin.

BIO – Guillaume Horen
Diplômé en droit et en histoire de l’art, amateur d’art (du paysage classique du XVIIe au street art) et collectionneur à ses heures, Guillaume Horen est consultant en communication numérique depuis plus de 15 ans et accompagne plusieurs acteurs du marché de l’art (commissaires-priseurs, galeries, experts, artistes) dans leur stratégie de communication digitale et leur prise de position sur le web et les réseaux sociaux.
Il a fondé Achetez de l’Art en 2014, avec pour une ambition d’améliorer le quotidien des gens en les incitant à s’entourer d’oeuvres et objets d’art, car vivre entouré d’art c’est vivre mieux.

Nicolas Jaunet, Directeur Marketing & Communication de l’Argus de la presse et fondateur du blog Culture RP.

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