Kessel média, la nouvelle plateforme de l’écrit

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Interview Julien Chavanes, Directeur éditorial de la plateforme Kessel : Kessel propose d’établir un lien direct entre ceux qui écrivent et ceux qui les lisent. Dans ce cadre, je souhaite faire émerger de nouveaux récits, de nouvelles voix.

#JaimeLesMedias

Publiez vos articles, sous la forme de textes ou de newsletters et partagez à vos abonnés des contenus exclusifs sous la forme d’un abonnement payant. La promesse pourrait se résumer de la sorte : « Concentrez-vous sur ce qui compte vraiment, vos idées et vos lecteurs. Kessel s’occupe de tout le reste. » Mais plus qu’une plateforme, Kessel souhaite donner naissance à une nouvelle économie de l’écrit. En somme, accompagner par un lien privilégié autour des auteurs ou autrices préférés, dans un espace du type blog. Et de pouvoir avoir une conversation avec son lectorat et solliciter un abonnement payant à une newsletter si celui-ci ou celle-ci le souhaite.

Culture RP a souhaité accompagner ce projet en interrogeant Julien Chavanes, Directeur éditorial de la plateforme Kessel et savoir en quoi ce positionnement répond à la demande de monétisation des contenus.

NEON avait accompagné la libération de la parole : « L’époque parle. Elle hurle même« . J’ai l’impression qu’avec le média Kessel, vous avez trouvé le continuum de cette résonnance ?

S’il y a continuum, c’est dans le fait de donner la parole via un outil qui permet aux auteurs et aux autrices de publier leurs écrits en étant, s’ils le souhaitent, rémunérés par leurs lecteurs. Kessel propose d’établir un lien direct entre ceux qui écrivent et ceux qui les lisent. Dans ce cadre, je souhaite faire émerger de nouveaux récits, de nouvelles voix.

Quelles sont vos ambitions actuelles et futures, les contraintes pour ce nouveau média et en quoi la co-construction n’est pas une mode mais bien un savoir être pour le vivre ensemble de demain ?

Notre ambition est de faire naître une nouvelle économie de l’écrit, qui ne viendra pas se substituer aux autres, mais qui pourra être un complément.

Un.e journaliste indépendant.e pourra, en plus de ses publications dans des médias traditionnels, creuser une thématique spécifique et personnelle via une newsletter.

Un.e romancier.ère pourra publier des textes entre deux livres, des nouvelles inédites, des réflexions sur sa méthode, ou simplement un carnet de pensées.

Un.e expert.e pourra livrer le fruit de ses recherches directement à son lectorat, avec un ton plus libre et plus direct.

Un.e créateur.ice de contenu, sur Youtube, Instagram ou en podcast, pourra trouver un autre moyen de fidéliser son public.

Et tous pourront monétiser cet effort, recevoir une rémunération mensuelle régulière, en ne se préoccupant que d’une seule chose : satisfaire ceux qui les lisent.

Nous venons de franchir les 40 000 abonné.es, nous espérons atteindre rapidement les 100 000.
Nous allons faire évoluer la plateforme dans les mois à venir en nous appuyant sur notre grande richesse : les auteurs et autrices qui nous font déjà confiance.

Quel est votre modèle économique, proposez-vous un accompagnement éditorial et pourquoi la newsletter revient en force dans cet océan d’information ?

Kessel se rémunère à hauteur de 10% des abonnements payants.

Nous proposons effectivement un accompagnement éditorial, des mises en avant sur nos réseaux sociaux et nos newsletters dédiées, l’accès à un groupe whastapp dédié aux auteurs et autrices Kessel, un service tech ultra rapide, des apéros réguliers…

Notre service est totalement gratuit pour les auteurs et autrices de newsletters gratuites.

Il y a un effet de saturation face à la profusion d’informations sur le web, un effet confirmé par de nombreuses études. Les lecteurs fuient l’info en continue pour se tourner vers des médias plus alternatifs, engagés, personnels, spécialisés, approfondis et qui privilégient la régularité et le temps long. C’est là que la newsletter trouve son intérêt. Elle est une manière de trouver de nouveaux repères dans une jungle de l’information et de la connaissance qui perd beaucoup de lecteurs actuellement.

Selon vous pourquoi n’avait-on pas encore créer un double lien d’engagement : émotionnel et rémunérateur entre les auteurs et autrices avec leurs lecteurs sur le web ? Pourtant le tout gratuit est toujours payant, il me semble !

Le lectorat, comme les médias, ont mis du temps à comprendre que le « tout gratuit » avait des perspectives de développement très limitées. D’abord parce qu’il est assujetti à un rendement forcené qui entraîne une baisse de la qualité et de l’identité éditoriale. Ensuite parce que le lecteur perd l’identification qu’il recherche via les médias qu’il consulte. Nous en sortons petit à petit, avec la mise en place d’abonnements payants sur de nombreux sites d’information associés à des contenus de qualité, mais il y a encore une très grande marge de progression dans notre pays. C’est dans ce mouvement global que la démarche de Kessel s’inscrit. Nous souhaitons également que des médias
émergeants puissent se lancer sur notre plateforme.

Se dirige-t-on alors vers un nouveau « contrat social » de l’auteur plus transparent, qui lui permet enfin d’explorer l’infini de sa créativité ? Ou sommes-nous rentrés dans un format de solo média avec une proximité directe avec les lecteurs, pour inventer une liberté de ton, non pas à l’avenir, mais immédiatement, en urgence comme l’époque nous l’impose ?

Les deux me semblent justes. L’abonnement payant ne fonctionne que si la promesse de départ est réalisée, que l’auteur tient ses engagements, et que son lectorat y trouve satisfaction. Cela réclame effectivement de la transparence. Une fois ce préalable établi, toutes les expérimentations sont possibles, toutes les créativités peuvent être explorées. Nous voyons des initiatives nouvelles et très prometteuses apparaître : des newsletters collaboratives, littéraires, très communautaires avec des réseaux dédiés, basées sur des rencontres physiques, etc. Si l’auteur et ses lecteurs se trouvent, tout est possible !

Ce qui paraît évident également, c’est que ce qu’on appelle « solo médias » est une réponse au besoin d’identification et de personnalisation du lectorat. Au besoin de voix singulières, intimes, différentes, libres.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur, autrice, un média indépendant pour faire vivre une communauté d’esprit et de mots, un engagement de bienveillance et de savoir auprès de plus en plus de lecteur.

Ecrire sur ce qui le touche, l’émeut, le passionne, l’obsède, avec honnêteté et engagement, sans hésiter à expliquer pourquoi il est en résonance avec ses sujets, même si c’est très intime. Dire d’où on écrit, ça me paraît important aujourd’hui.

Enfin, Julien, pour vous connaître davantage, quel est l’auteur, le cinéaste, le musicien, le photographe et artiste que vous préférez ?

Je n’ai pas d’artistes préférés, je suis contre les classements, ou plutôt j’en ai trop dans ma tête et ils changent constamment 😉 Mais pour me prêter au jeu, et en vrac : Maria Pourchet, Paul Thomas Anderson, Mac Miller, Paul Roustaud, Yorgos Lanthimos, Morissey, Tristan Garcia, le Kanye West d’avant, Charlotte Abramow, Bertrand Belin, Hunter Thompson, Florence Aubenas, l’unplugged d’Alice in Chains, Charles Burns, SCH… Et tous ceux qu’il me reste à découvrir.

Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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