L’attaché de presse face à ses Némésis?

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« Cher monsieur. Nous avons aujourd’hui le plaisir de vous proposer un outil  vous permettant de vous passer d’un attaché de presse ! » Voici résumé, en quelques mots, l’argument « imparable » que certaines enseignes vantant les mérites de leurs solutions numériques mettent en avant pour convaincre les prospects que leur produit est le meilleur. Meilleur que ses concurrents, mais aussi meilleur que l’être humain lui-même. Certes, nous sommes à l’ère 2.0 – et le cyborg reste une théorie qui fait plus que jamais sens de nos jours – mais prétendre « effacer » un professionnel du relationnel en quelques clics, c’est faire fi de toute la valeur ajoutée qu’il apporte en termes de conseil, de stratégie, d’analyse des besoins des journalistes, sur la création de sens et de sa capacité à créer du lien. Cette menace semble d’ailleurs planer sur l’ensemble de la chaîne de l’information, car le 17 mars dernier, un court article réalisé automatiquement par informatique, sans intervention humaine, paraissait pour la première fois dans un quotidien de Los Angeles.

Gare aux mauvaises pratiques, aux bonimenteurs qui vous promettent la lune alors que c’est au contraire votre budget, messieurs les annonceurs, qui risque de s’éclipser sans rien en retour. Même si des logiciels robots sont à même d’expédier des communiqués qui viendront, pour une écrasante majorité, s’échouer au fond de nos corbeilles virtuelles, ils sont encore loin d’avoir la capacité de remplacer l’homme. Ces offres « fumeuses », parfois truffées de fautes d’orthographes et mélangeant les prestations sans souci d’éthique, abreuvent le marché en surfant allégrement sur la vague du « low cost », un phénomène d’autant plus inquiétant qu’il trouve souvent une oreille attentive en ces périodes difficiles.

Il est donc temps de pousser un cri d’alerte pour, si ce n’est guérir, au moins prévenir. Crise oblige, tout semble pouvoir se brader aujourd’hui.

Autre démarche étrange : les agences qui proposent à l’annonceur de le former, en quelques jours, aux techniques des relations presse. Croire que l’on peut ainsi s’improviser professionnel de l’information, c’est commettre une grave erreur et méconnaître l’étendue des outils utilisables dans ce domaine.  « Solder » à l’emporte-pièce un savoir-faire en prétendant vendre la panoplie complète d’attaché de presse, sous prétexte de contexte économique morose, ou d’une envie d’argent facile, ne revient-il pas au final à scier la branche sur laquelle nous sommes assis ? A méditer…

Anthony Humbertclaude
Vice-président du Synap

Propos recueillis par Alexia Guelte Morot, Responsable Communication Externe de l’Argus de la presse.

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