L’autruche qui joue au Millionnaire

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Matière à réflexion : Bernard Petitjean et Corinne da Costa – Seprem Etudes & Conseil

C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’une tour, et qui, à hauteur du 30ème étage, dit à un autre homme effrayé qui le voit passer devant sa fenêtre : « Pour le moment, ça va ! »


La presse est comme cet adepte de la méthode Coué :

La crise des messageries va fortement augmenter le coût de la vente au numéro mais, pour le moment, ça va …

Les coûts postaux vont bientôt peser beaucoup plus fortement sur la rentabilité des abonnements mais, pour le moment, ça va …

La publicité louche du côté des Pure Players et les offres numériques de la presse sont loin d’être toutes pertinentes et attractives mais, pour le moment, ça va …

Le renouvellement de l’offre tient plus de l’imitation que de l’innovation (combien de nouveaux magazines sans valeur ajoutée dans les familles people, maison, histoire, etc ?) mais, pour le moment, ça va …

« Ça va » est un langage d’autruche qui joue au Millionnaire

On peut bien sûr croire à une reprise économique rapide et puissante, que Presstalis, les MLP et La Poste trouveront la martingale permettant de faire baisser les coûts de distribution et de diffusion, qu’un quinquennat pluvieux et le désintérêt pour Facebook vont ramener nos contemporains à la lecture, que les tablettes sont une planche de salut inespérée ou que des contenus qui peinent à fédérer des audiences gratuites se vendront très cher demain. On peut …

On peut aussi faire preuve de lucidité : d’ici 3 à 5 ans, les revenus traditionnels des éditeurs (diffusion et publicité) auront baissé de 15 à 30%. 3 ans, c’est demain, et perdre 30% de son poids est une cure d’amincissement qui peut tuer même les bien portants.

Face à ces constats, la priorité des éditeurs doit désormais être leur diversification.

Celle-ci ne doit plus se résumer à quelques hors-série ou « opérations spéciales », mais s’inscrire dans une stratégie volontariste à long terme, cohérente avec le métier de base : produire et monétiser des informations et des « datas » ; commercialiser des audiences ciblées ; faire vivre les marques médias sur les territoires où elles sont légitimes lorsqu’elles sont créatrices de valeur ajoutée.

La mise en œuvre de cette stratégie implique des réflexions collectives au travers des organisations professionnelles et, pour chaque acteur, des investissements significatifs en études et en apports d’experts.

Le jeu en vaut la chandelle : il y a 3 ans, une étude Presse Pro/Seprem Etudes indiquait que les diversifications des marques de presse professionnelles représentaient en moyenne 20% de leur CA. Et, cet été, le groupe « Le Télégramme » a fait savoir que 50% de ses revenus provenaient désormais d’activités dérivées.

 

Bernard Petitjean ([email protected])
et Corinne da Costa ([email protected])

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