Les défis du handball féminin

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Culture RP a rencontré Florence Lecat, Responsable de la communication de la Fédération française de handball, à l’occasion du Championnat du monde féminin qui se déroule actuellement en Serbie. Elle s’exprime sur la communication autour de l’équipe de France féminine de handball et sa visibilité.

Comment décririez-vous votre stratégie de communication pour l’équipe féminine ?

Notre stratégie de communication est basée sur le concept de « Femmes de Défis » : d’une part, des défis sportifs pour être au sommet de l’élite mondiale, avec comme objectif donner au nouvel entraineur une médaille aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Mais également un défi en dehors des terrains avec des joueuses qui s’engagent dans des actions sociétales et des projets professionnels en marge d’une carrière sportive.
Nous souhaitons valoriser notre équipe de France féminine tout au long de la saison, à la fois au travers des événements sportifs internationaux mais aussi des actions et événements sociétaux.

Quand avez-vous créé le site « Femmes de Défis » et quel en était l’objectif ?

Le site a été créé en 2007 en accompagnement de la stratégie de communication lancée pour le Mondial 2007 en France avec le concept de « Femmes de Défis ». Nous l’avons remanié en 2012 avant les Jeux-Olympiques de Londres.

Quels outils de communication utilisez-vous ?

Nous sommes présents sur la communication externe et les relations presse, ainsi que sur la communication interne.
Pour la communication externe, il s’agit essentiellement de communication autour des événements, relayés par des campagnes d’affichage diffusées sur les réseaux JCDecaux, RATP et autres réseaux grand public. Nous mettons également en place des campagnes media avec nos partenaires L’Equipe et RMC, sous la forme de visibilité dans le quotidien, bannières internet et spots radio.

En ce qui concerne les relations presse, nous menons des actions sur les événements et tout au long de l’année au travers de points et conférences de presse, dossiers et communiqués, ainsi que la présence de joueuses ou cadres dirigeants en radio et télévision, ou en interviews pour la presse écrite ou internet.
Pour la communication interne, nous nous appuyons sur le site « Femme de Défis » et le site de la fédération, sur lesquels nous diffusons des bannières ; les sites sont optimisés pour l’affichage de résultats, et nous adaptons nos signatures mails. Nous sommes également présents dans la revue fédérale et nous menons des campagnes sur les sites partenaires et des campagnes d’emailings vers nos structures affiliées. Nous proposons aussi des clips vidéo et sommes visibles sur les réseaux sociaux.

Quelle est votre utilisation des réseaux sociaux ?

Elle n’est pas optimale et n’est pas à la hauteur de notre attente. Nous sommes conscients de notre retard.  Notre visibilité pourrait être plus importante et notre présence plus impactante. Le développement de notre stratégie digitale doit devenir une de nos priorités. Nous alimentons le plus régulièrement possible notre compte officiel Facebook (un peu plus de 46000 fans début décembre 2013 et notre compte twitter) mais nous ne pouvons pas parler d’animation réelle pour le moment.

Vous venez d’organiser un événement avec la RATP pour promouvoir le handball féminin. Pouvez-vous nous en dire plus ?

La RATP a créé le Handball Park, un espace de 250 m² dédié au cœur de la gare d’Auber, pour valoriser son partenariat avec l’équipe de France féminine et le handball féminin au sens large. Cette édition 2013 est la troisième édition et la Fédération française de handball collabore étroitement dans sa mise en place et sa valorisation. L’équipe de France féminine contribue à la notoriété de l’événement en participant à son lancement officiel.
Le bilan de l’opération 2013 est positif avec une augmentation de l’affluence (plus de 7000 personnes ont participé aux animations sur les quatre après-midis), et une cinquantaine de retombées presse recensées par la RATP.

Avez-vous le sentiment que le handball féminin a gagné en visibilité ces dernières années ?

La médiatisation du handball féminin s’est accentuée ces dernières années avec les bons résultats de l’équipe de France d’une part (vice-championne du monde en 2009 et en 2011, qualifiée pour les JO de Londres) et la montée en puissance de la Ligue Féminine de handball et la professionnalisation des clubs féminins d’autre part. C’est un travail long qui nécessite l’investissement de tous les acteurs (clubs, comités et ligues, ligue professionnelle et fédération) pour accroître la place occupée par le handball féminin dans le paysage médiatique.

Êtes-vous en « concurrence » avec les autres sports féminins en termes de visibilité, ou avez-vous le sentiment d’œuvrer globalement pour le sport féminin ?

Toute action dans le handball féminin sert le sport féminin en général mais il est évident que la concurrence existe entre les sports féminins, comme chez les masculins. A tous les niveaux : sportivement dans la quête de nouveaux licenciés et dans la répartition des créneaux des salles d’entraînement;  et dans le tissu économique dans la recherche de partenaires et la visibilité dans le paysage médiatique.

Vous semble-t-il plus difficile de médiatiser le handball féminin que le handball masculin ?

Le fossé qui existe avec le monde masculin n’est pas propre au handball ; les instances politiques en sont conscientes mais ce qui se passe dans le sport est logiquement le reflet de la société.
Communiquer sur le handball féminin n’est pas difficile en soi car nous avons la chance d’avoir des résultats, un championnat professionnel composé de clubs toujours en quête d’innovation et des personnalités intéressantes et attachantes pour raconter une histoire. Il est certain que la place du sport féminin est un vrai débat et le handball féminin n’échappe pas à la règle : il est mis en lumière uniquement quelques semaines par an lors des grandes compétitions internationales. Une présence intensifiée et surtout régulière est l’un des objectifs mais cela dépend de plusieurs paramètres : des résultats internationaux probants et réguliers, un championnat professionnel attractif, des salles adaptées pour un spectacle tout public sur et en dehors du terrain et des joueuses ambassadrices qui ont une histoire. Sans une bonne alchimie de ces différents ingrédients, il est difficile de percer et surtout de rester dans la lumière.

Le budget consacré à l’équipe féminine est-il aussi important que pour l’équipe masculine ?

Le handball a toujours revendiqué la mixité. Les budgets ne peuvent être communiqués mais notre stratégie de communication autour du secteur féminin et de l’équipe de France est un axe fort.

Quelle importance donnez-vous à la retransmission télévisée ?

La retransmission télévisée est bien évidemment un élément indispensable au développement de la notoriété de notre sport. Nous entendons régulièrement le reproche des fans « de ne pas passer suffisamment à la télévision ». Le handball est diffusé tout au long de l’année grâce à notre partenaire fidèle Canal+ qui est à nos côtés depuis de nombreuses années : qu’il s’agisse de nos équipes de France mais aussi des championnats nationaux de D1 en garçons et depuis cette année chez les féminines également, en plus des phases finales de coupe de France. D’autres opérateurs diffusent les matchs de Coupe d’Europe ou des championnats étrangers. Le handball est bel et bien présent ! Cependant, le grand public fait rapidement le raccourci d’une diffusion sur une chaîne non payante et accessible à tous.

Quel est le rôle des partenariats ?

La collaboration avec les partenaires est extrêmement importante. Elle contribue au développement de l’image et de la notoriété de nos équipes de France et de notre discipline au sens large. Le travail avec les partenaires est personnalisé selon les besoins et attentes de chacun. Au-delà du soutien financier, il s’agit de construire et de nourrir une histoire autour des équipes de France mais pas uniquement. Certains partenaires sont également très investis dans les opérations de développement qu’il s’agisse de développement de pratiques ou d’actions sociétales plus orientées cohésion sociale.

Propos recueillis par Jennifer Bellière

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