La finance autrement

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Tribune Delphine Colombet, Manager de transition DAF/DGA/DG chez CAP'S Innov : L’idée de ce monde ne serait pas de se donner bonne conscience mais d’agir réellement et concrètement.

#JaimeLaCom

Mon idéal est un monde d’infinies possibilités et d’abondance, où l’homme construit sa stratégie financière, à partir de qui il est et en aucun cas, la stratégie financière, construit l’homme qu’il est. L’écosystème financier utiliserait comme indicateurs principaux ceux du bien-être, de la solidarité, de la droiture, du respect des valeurs et des impacts positifs environnementaux et sociétaux. Évidemment les indicateurs financiers complémenteraient ces premiers mais ils ne seraient pas décisionnels. Les Leaders assumeraient pleinement la réelle raison de leurs créations et les réussites purement financières auraient une invitation très forte à contribuer à un ou plusieurs projets sociétaux, solidaire et environnementaux.  Les échecs seraient valorisés en mettant en avant le fait d’oser ! L’idée de ce monde ne serait pas de se donner bonne conscience mais d’agir réellement et concrètement.

Delphine Colombet, Manager de transition DAF/DGA/DG chez CAP’S Innov.

Amoureuse des mots …

J’aime lire les mots dans les mots, connaitre leurs origines et les associer avec des images. Passionnée de la finance et particulièrement de la finance à impact positif, je me suis intéressée au mot finance. Dans l’ancien français « finance » était l’action de mener à bonne fin, un dérivé du mot latin « fini » qui signifie « terme ». Ce mot emprunte, ensuite, la désignation de « ressources financières » pour enfin exprimer des « affaires d’argent ». De tout temps, l’homme a fait évoluer la finance, il est son origine et elle n’est que ce que l’homme a voulu qu’elle soit…

La finance est-elle une fin en soi ou simplement un outil qui nous permettra de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux du Monde actuel ? A quoi ressemble votre Monde financier idéal ? J’observe depuis des années la relation de l’Humain avec la Finance, qui n’ont pas une proximité naturelle et pourtant, je suis persuadée que les deux peuvent former une très belle alliance. Préparer vos valises nous partons en voyage dans le « Monde Finance », avec l’objectif de découvrir l’expansion des consciences par rapport à la finance…

Un itinéraire bien défini nous emmène vers ma première destination, qui se nomme « Start-up Nation ». A mon arrivée je ressens de l’agitation. Cet endroit swingue, le temps semble manquer et à certains moments une lumière artificielle, bien trop forte, m’éblouit fortement, au point de ne plus trouver mon chemin… La plupart des personnes semble sympathique et en constante ébullition. J’observe, j’échange, j’écoute ; ma curiosité est trop forte, je prolonge mon séjour dans cet univers. Cette nation se veut être innovante, avec un fort potentiel de croissance, elle aspire à être une source d’inspiration pour les États voisins.

Très vite, je constate différents comportements chez les Habitants de « Start-up Nation » :

  • L’habitant J, a créé une entreprise avec un objectif de devenir riche et de briller en assumant pleinement ce choix.
  • L’Habitant O, a créé une activité, avec ce même rêve de devenir riche, qu’il n’assume pas… Le regard des autres est trop important pour lui, alors il devient caméléon et il s’adapte pour juste être aimé et admiré. Il cache derrière cette ambition des causes nobles… Il est en dualité constante…
  • L’Habitant I, proclame des valeurs fortes. Une nouvelle entité a été créé avec une vraie volonté d’apporter une solution Économique et Sociale à une problématique mondiale. Il se sent munis d’une mission.
  • L’Habitant E, a créé une société, suite à son Envie de changer le Monde et d’être reconnu dans ce changement.

Ils ont tous un profil différent et pourtant une chose les rassemble : l’argent !

Pour l’habitant J, sa croyance est que cette Organisation va lui permettre de devenir millionnaire et d’être reconnu internationalement. Il recherche à travers cette structure la voie de la réussite et de la liberté financière : il est prêt à tout et en tant qu’Humain il va s’adapter aux besoins de la Finance pour réussir son objectif.

L’Habitant O a une croyance identique au profil J. Sauf qu’il va courir derrière cette ambition et cet objectif sans l’assumer… Il va jouer l’équilibriste entre son envie première d’être admiré et aimé et sa réelle motivation…

L’Habitant I a fait un choix, il a pris une décision et il souhaite répondre à une problématique sociétale forte. Il ose assumer qui il est et ses valeurs. Il n’ira pas au-delà ou presque… sauf si son projet risque de ne pas voir le jour…

L’Habitant E est animé par sa passion de changer le Monde. Il porte une idée dans des domaines très variés et il ira jusqu’au bout pour faire réussir son idée et par son intermédiaire être reconnu.

Ces profils ne sont pas disposés à recevoir de l’argent …

… mais ils sont disposés à pleinement s’adapter pour recevoir de l’argent, pour parvenir à leurs buts d’utilité sociale, de réussite, de reconnaissance, de brillance… Posant ce constat, je compris très vite que les personnes s’adaptaient à la finance et ne percevaient absolument pas la finance comme un outil. Cette rencontre avec ces Habitants me fit très vite comprendre qu’ils avaient osé être dans la créativité, pour différentes raisons assumées ou non, mais qu’ils étaient très vite prêts à perdre leurs grandeurs avec comme fil conducteur « l’argent ». Ils sont dirigés par la quête incessante, d’obtenir toujours plus d’argent !

Derrière cette recherche vaine ils ont des peurs celles de manquer d’argent ! D’être dans la pénurie ! Alors leurs jugements, leurs points de vus sont influencés par la crainte de ne pas réussir à devenir millionnaire, à voir aboutir leur projet sociétal, à changer le Monde… Ils sont en constante sur-adaptation, parfois même sous une pression continuelle qu’ils se sont imposés, pour trouver toujours plus de financement sous différentes formes que ce soit ; avec une pensée profonde, celle que l’argent rimera avec bonheur et aboutissement. En visiteur de ce lieu, je me suis sentie au final en insécurité, la tête emplie de chiffres, où seul les indicateurs financiers positifs autorisaient à passer du rêve à la réalité.

En quête de joie, de bonheur et de sens, ma deuxième halte, m’emmena vers le pays « Utilité Sociale ».

Les Êtres ici semblaient tous sur leurs droits chemins !

Ils voulaient être créateurs de leurs réalités et pour certains, ils mettaient à profil leurs expatriations à « Start-up Nation » pour créer des synergies. Des clans parfois se constituaient entre les habitants, en fonction de la forme juridique des organisations, qu’ils avaient créées (Association, SCIC, SCOOP, SAS ESS…). Tout n’était pas aussi solaire que ce que j’avais pu ressentir en arrivant parmi eux. En effet, au fur et à mesure des échanges et découvertes, je compris qu’ils ne possédaient pas toute la liberté pour créer leurs réalités, à moins de s’adapter pleinement à l’écosystème financier.

Ici ils couraient après des ambitions et des objectifs environnementaux, sociétaux et solidaires mais ils se sentaient délaissés.

Leurs terrains étaient plutôt caillouteux, même s’ils avaient des appuis forts et le dénivelé était très important, les moins préparés finissaient par s’épuiser. La longue distance intensifiait la fatigue et le jaillissement, d’émotions. Ils vivaient parfois des périodes de doutes intenses sur les solutions qu’ils proposaient à cet instant T, pour créer une réalité différente demain, plus humanisée, plus respectueuse de l’environnement et plus solidaire.

Chez eux aussi, la peur s’invitait. Celle de ne pas réussir à faire aboutir leurs activités qui servaient un intérêt collectif. Je perçus une force mentale exceptionnelle, des vibrations élevées qui vous emportent dans cette envie de sens. Ils mettaient du cœur à leurs réalisations ! Cependant, il existait la croyance qu’il n’avait pas leurs places dans un Univers plus vaste. Ils se sentaient incompris et c’était une réelle limitation…

Mon voyage touchait à sa fin, assise sur un banc je me sentais perplexe. Mon regard croisa un groupe de travailleur nomade. Ils allaient en direction de « Grands groupes » et ils prévoyaient de faire une pause à « PME Nation ». Très spontanément après quelques échanges, ils m’invitèrent à me joindre à eux. Je déclinai avec comme seule envie, rebrousser chemin et être à la maison. « Grands Groupes » étaient déjà très médiatisés, avec différents axes de vision et je connaissais très bien « PME Nation ».

Je choisis mon chemin du retour.

Sur l’itinéraire du retour, à force d’emprunter des chemins de traverse, je suis parvenue sur une clairière animée, habitée, aux premiers abords lumineux, qui fièrement exposait son nom « La Finance Autrement ». Toujours perdue dans mes pensées de mes précédentes aventures, je suivis quand même mon instinct en m’approchant. Je fus accueilli par des électrons libres qui avaient à cœur de redonner à la finance, sa noblesse. Plutôt surprise, je m’offris le droit de leurs demander si cette occupation n’était pas stérile dans le tissu de notre société. De grands yeux me regardèrent, ils m’expliquèrent qu’ils venaient de tous horizons (« Start-up Nation », « PME Nation », « Grands Groupes », « Utilité Sociale »).

Ils avaient tous un voyage unique et singulier, parfois plus intérieur qu’extérieur. Leurs chemins se sont croisés et surtout leurs passions de la finance, des nouvelles technologies, des innovations dans tous les domaines et de l’Humain. Leurs constats étaient le suivant : plus l’Homme sera conscient de qui il est, de ses valeurs et de sa grandeur, plus il sera fier de son unicité, plus il œuvrera avec sens, en faisant de la finance un outil et non plus une raison en soi.

Très intriguée, je mis en avant le fait qu’il était peu probable que les habitants des différentes contrées puissent évoluer dans un temps identique. Ce à quoi, sur un ton très musical, ils me répondirent que chacun évoluerait à son rythme mais qu’il était nécessaire de préparer cette nouvelle réalité en offrant des dispositifs différents aux personnes qui auront conscientisées toute l’importance de la finance comme un outil et non pas comme un gouvernail.

Ils me transmettaient des possibilités infinies dans ce monde.

Ils étaient dans un savoir et une confiance qui semblaient leurs permettre de vivre sans contrainte. Leur concept était de ne pas se référer à l’argent, aux biens, aux indicateurs financiers mais à la grandeur des gens, aux talents, à la joie, aux énergies, aux plaisirs, à la liberté et à toutes les réalisations à Impact positif pour toutes Nations. J’étais reconnaissante de cette rencontre avec l’envie d’en savoir toujours plus. Ils m’offrirent l’hospitalité contre la rédaction de mon monde idéal « La Finance Autrement ». J’acceptais bien volontiers de construire cette réflexion en m’appuyant de mes derniers périples. Je pris quand même un temps de digestion et d’atterrissage après ces nouveaux partages.

Je me déconnectais un temps de tous ces univers différents pour être en relation avec mon moi profond afin de percevoir et d’incarner mon monde idéal.

Mon idéal est un monde d’infinies possibilités et d’abondance, où l’homme construit sa stratégie financière à partir de qui il est, et en aucun cas, la stratégie financière, construit l’homme qu’il est. L’écosystème financier utiliserait comme indicateurs principaux ceux du bien-être, de la solidarité, de la droiture, du respect des valeurs et des impacts positifs environnementaux et sociétaux.

Évidemment les indicateurs financiers complémenteraient ces premiers mais ils ne seraient pas décisionnels. Les Leaders assumeraient pleinement la réelle raison de leurs créations et les réussites purement financières auraient une invitation très forte à contribuer à un ou plusieurs projets sociétaux, solidaire et environnementaux. Les échecs seraient valorisés en mettant en avant le fait d’oser ! L’idée de ce monde ne serait pas de se donner bonne conscience mais d’agir réellement et concrètement.

Financière dans l’âme, je n’envisage pas de cercle vertueux sans rentabilité mais nous n’aurions pas besoin de tout savoir dès le début en le gravant dans un compte de résultat prévisionnel sur cinq années…

Le présent serait plus important que de fausses perceptions du futur pour établir une valorisation qui n’est qu’une croyance. Convaincue que la joie offre une haute vibration aux hommes, cette nouvelle réalité permettra un réel équilibre de vie.

Les gens prendront le temps de découvrir qui ils sont réellement, leurs vrais dons, leurs vrais savoir-faire, leurs talents et capacités personnelles, les besoins de leurs Êtres. Et ils prendront surtout le temps de s’écouter. Les agissements seront réalisés en conscience de leurs impacts. Les émotions profondes trouveront naturellement leurs places au pays « La Finance Autrement ». L’alignement à qui ils sont, conduiraient les Habitants de ce lieu à faire ce qu’ils aiment, à être dans une réalisation d’activité qui porte un sens, leur sens. Cette variable, du choix des habitants à suivre leurs valeurs, dans leurs activités, serait un facteur de succès. L’écosystème financier ne ferait plus devenir, chacun choisirait d’Être.

Le collectif aurait une place importante, ensemble tout deviendrait plus facile !

Certains seraient Leaders, d’autres Suiveurs, d’autres Partenaires, d’autres Agitateurs, d’autres Liants, d’autres Contributeurs et ce mélange des genres offriraient de très belles coalitions. Chacun serait fier de lui et de ce qu’il crée ! Vous l’aurez compris tout partirait de l’Humain et la finance l’accompagnerait avec une noblesse certaine dans ses réalisations sans aucune création de dépendance de l’un envers l’autre mais bien avec l’existence d’un lien constructif et évolutif.

L’argent n’aurait plus un immense pouvoir sur les individus et leurs organisations en leur dictant les termes selon lesquels vivre leurs vies. Le sentiment de manque, la peur de rater une occasion de réussir seraient atténués en changeant de point de vue sur l’argent et la finance. L’argent ne serait plus un enjeu, il resterait un vrai instrument avec une belle résonance, que tout à chacun serait disposée à recevoir sans aucune limitation.

Ma vision de mon Monde idéal serait un vrai changement de paradigme

Ce serait un monde de transformation où les premiers rôles seraient incarnés par l’Homme. Comme il a su créer la finance, les ressources financières, il saura les incarner à leur juste place. La peur effacée, l’homme osera et se montrera véritablement. Il osera et il se révélera ! Toutes ces nouvelles énergies constructrices joyeuses permettront l’abondance. Spontanément, comme une financière, j’ai pensé au mot rentabilité avant celui d’abondance sauf que j’ai réalisé que « rentabilité » abrite « Alité », « Lit », en anglais « Rent », cela m’a suffi pour ne pas l’inscrire au pays « La Finance Autrement » car l’abondance financière s’installe durablement sans être en location et encore moins avec des périodes alités, clouée au lit…

Plongée depuis de longues heures à imaginer ce monde idéal je n’avais pas vu le cercle de personnes qui s’étaient formée autour de moi, prêt à m’écouter… Je crains les jugements sur la présentation de mon Monde très idéaliste. Pourtant en repensant à lui je comprends très vite que les jugements n’ont pas de place ici.

Je suis un Être harmonieux, libre de moi-même… Je me lance avec un style oratoire avec beaucoup de spontanéité, de naturel et d’authenticité. Et intérieurement persuadée qu’il existe déjà de petits brins de mon idéal qui vont grandir de manière très fluide et harmonieuse.

Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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