#JaimeLaPresse
Stéphane Dellazzeri débute sa carrière de journaliste en 1990 comme rédacteur au Parisien. En 1994, il rejoint le titre Impact Médecin au service Politique-Profession. En 1996, il rejoint Prisma Presse via l’initiative de l’Académie Prisma. Il travaille déjà sur le titre Ça M’intéresse comme chef de rubrique de 1997 à 1998 puis rejoint la rédaction de Femme Actuelle Hors-Séries (1998-2000). Il intègre Mondadori en 2000 et devient rédacteur en chef adjoint de Top Santé puis en est promu rédacteur en chef en 2013. Parallèlement à cette fonction, il travaille depuis 2017 en étroite collaboration avec Michel Cymes. Il lance ainsi en septembre 2017 le nouveau magazine bimestriel santé et bien-être « Dr Good ». En juin 2021, il pilote également le lancement du newsmagazine de Jean-Pierre Pernaut « Au cœur des régions ». Il est depuis un an Rédacteur en chef de ça M’intéresse.
Culture RP a voulu en savoir plus sur les enjeux de sa profession, quel changement souhaitait-il apporter et comment il considère l’évolution de la presse en France ?
Avez-vous une journée type, comment s’organisent les comités de rédactions ? Ces magazines s’adressent à quels lectorats ?
Sur tous les titres de l’univers Ça M’intéresse (mensuel), Ça M’intéresse Histoire (bimestriel) et les Questions/Réponses (trimestriel) nous avons, avec les équipes, des réunions de rédaction hebdomadaires qui permettent de faire le point sur l’avancée de la réalisation des magazines ainsi qu’une réunion mensuelle « sujets » afin de brainstormer sur nos futurs sommaires. Il n’y pas de journée type à proprement parler. Bien sûr cela suppose aussi des réunions entre services (photo-maquette-rédaction) pour aborder la construction et la mise en scène des sujets car nous continuons à travailler de façon très collégiale.
Si vous deviez citer LA grande évolution du métier de journaliste ces 10 dernières années, ce serait laquelle ? Quelles sont vos enjeux aujourd’hui ?
On peut remarquer deux évolutions majeures qui transforment nos métiers. Même si cela ne semble pas très nouveau, il y a la montée en puissance du digital et des réseaux sociaux qui aujourd’hui deviennent un vrai relai de croissance après des années de tâtonnement bien légitimes. Ensuite et ça c’est un aspect un peu moins positif pour notre métier les difficultés économiques du secteur : distribution, points de vente … et tout récemment crise du papier. Cela nous oblige à revoir nos organisations, notre façon de travailler et de réussir à toujours proposer des magazines de qualité à nos lecteurs avec des moyens plus limités.
Nous avions mis à l’honneur Ça m’intéresse et Ça m’intéresse Histoire dans deux interviews, parlez-nous de Ça m’intéresse Questions & Réponses pour que nos lecteurs puissent rentrer dans les coulisses de la création de ce trimestriel. Quelle est sa promesse ? C’est quoi ces principales thématiques ? Et comment vos lecteurs interagissent avec vous pour partager leurs interrogations et celles qu’ils ne se posent pas encore ?
Se poser des questions mêmes les plus insolites ou même celles que vous ne vous posez pas… cela fait partie de l’ADN de Ça M’intéresse depuis sa création il y a un peu plus de 40 ans. Avec les Questions et Réponses c’est, chaque trimestre, la promesse de répondre à toutes les questions que l’on peut se poser sur un thème, à 360°. Et il n’y a pas de sujet tabou. Corps, identité, nature, patrimoine animaux, science… toutes les thématiques peuvent avoir leur place. Cela demande aux équipes de rester curieux de tout, de rester en vigilance permanente, d’ouvrir ses antennes, de rebondir à la moindre interrogation de son entourage et du public… celui-ci nous envoie régulièrement des questions, des suggestions par courrier (oui cela existe toujours) ou via Facebook.
La diffusion numérique prend le pas sur le papier et assure la pérennité du contenu de la presse. Quelle va être votre stratégie éditoriale, d’acquisition de nouveaux lecteurs et de transformation digitale que vous allez développer pour les trois revues Ça m’intéresse ?
Ça M’intéresse reste, encore aujourd’hui, un magazine papier. Abonnements et vente en kiosque assurent une très large majorité de notre diffusion. Tant mieux cela laisse de la marge sur le numérique… En 2023 nous avons deux axes stratégiques : une évolution éditoriale pour le mensuel qui capitalisera sur les forces et l’ADN de la marque pour émerveiller encore plus notre lectorat de passionnés de la curiosité et une accélération sur le digital afin d’assurer un relai de croissance pour le titre et proposer.
Que pensez-vous des réseaux sociaux et pensez-vous qu’il soit possible de monétiser ceux-ci quand on est un média ?
Ils existent et même s’ils évoluent très vite on ne peut pas les ignorer. Les monétiser c’est possible. Je citerai deux exemples. La marque Néon qui s’adresse à un public de jeunes adultes et qui compte une grande partie de son CA en OPS directe sur les RS ou encore le magazine Gala qui est entré cette année dans le top 3 mondial des comptes médias Tik ToK.
Si vous aviez un conseil, un coup de gueule, une bonne pratique, une demande particulière se serait laquelle ?
Que je crois toujours dans la presse écrite papier malgré tout ce qu’on peut lire ici ou là sur sa fin inéluctable et que le lectorat restera friand de presse si elle reste de qualité.
