L’internationalisation : une aventure indispensable à l’enrichissement et la croissance d’une agence

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Natacha Favry, fondatrice et CEO de l’agence Kalamari, partage ici son expérience de l’internationalisation. Pourquoi, quand et comment a-t-elle fait ce choix ? Quelles difficultés a-t-elle rencontrées ? Quels sont les bénéfices d’une telle stratégie ? Comment voit-elle l’avenir ?

#ParoledAgence

Interview de Natacha Favry, Fondatrice de Kalamari.

Natacha, peux-tu nous parler de Kalamari et nous expliquer comment est né ton désir d’internationaliser l’agence ?

J’ai créé Kalamari en 2015 après avoir été freelance pendant quelques années. J’étais sortie un peu déçue d’expériences précédentes en agence et j’avais envie de monter une équipe qui ait un sens aigu de la satisfaction client et de l’importance de notre métier : Donner une voix à nos clients pour les aider à rendre leur mission possible.

Nous sommes nativement Européens, nos premiers clients, même lorsque j’étais freelance, ont été des entreprises américaines qui se lançaient sur le marché européen. Très rapidement nous avons créé des liens avec des agences au UK, en Allemagne, Pays-Bas et Espagne qui sont généralement les pays de prédilection des entreprises américaines qui se lancent en Europe.

Avec le recul je peux dire que nous avons toujours été une entreprise internationale et qu’ouvrir des bureaux à l’extérieur des frontières Européennes a donc été un choix assez naturel.

Pourquoi les États-Unis ?

Beaucoup penseront – “American Dream” – la réalité est beaucoup plus terre à terre: nos clients avaient besoin d’un pont culturel entre l’Europe et les États-Unis. Et c’est ce qu’est Kalamari : L’expertise culturelle au service de la communication de nos clients.

Avec l’émergence de la French Tech après son lancement en novembre 2013 par Fleur Pellerin, et surtout à partir de 2016 avec la création des hubs à l’étranger et des réseaux thématiques, nous avons rapidement soutenu la croissance des startups françaises via la communication, en France mais aussi en Europe. Naturellement, ces entreprises se sont dirigées vers les États-Unis (qui a toujours été le plus gros marché en termes d’opportunités dans la Tech) et ont eu besoin d’y communiquer.

Nous avons commencé par recommander des agences locales mais le ‘gap’ culturel est tellement important entre les deux continents que nous avons dû faire face à beaucoup d’écueils et une insatisfaction (presque chronique) de nos clients.

Les agences américaines sont excellentes, les reines des RP et de la communication, néanmoins, la transmission des objectifs et attentes des clients vs. Les possibilités du marché, est très compliquée. Et forcément cela a créé des écarts entre les envies/objectifs des clients et les résultats obtenus par les agences. Pour moi il s’agit seulement d’un problème de communication.

A ce moment-là, deux options s’offraient à l’agence:

  • Arrêter de recommander des agences locales et ne pas apporter de soutien à nos clients lors de cette phase de croissance pour éviter que de mauvaises expériences impactent notre réputation.
  • Monter nous-même notre bureau et créer un pont culturel entre les deux continents en comprenant de quel écosystème viennent nos clients et en les préparant à atterrir aux États-Unis.

La décision a été facile à prendre, j’aime relever les challenges et donc en 2019 nous avons décidé d’ouvrir un bureau sur la côte Est des États-Unis et de relever le défi de l’internationalisation aux côtés de nos clients.

Le COVID étant passé par là, c’est en août 2021 que nous avons embauché notre premier membre de l’équipe à Boston, j’ai ensuite déménagé avec mari et enfant en janvier 2022.

Comment as-tu abordé cette implantation ?

Il y a eu plusieurs phases:

  1. Travailler avec des freelances pour tester le marché. De là, j’ai compris que ce n’était pas une bonne idée et que l’on faisait encore face à des incompréhensions entre les demandes, attentes et la faisabilité avec la presse Américaine.
  2. Décider d’embaucher sur place et de déménager pour comprendre, apprendre les possibilités du marché mais aussi et surtout transmettre nos valeurs et notre vision à l’équipe locale. (Toute notre équipe aux US est américaine)

En arrivant en janvier 2022 ça a été un peu comme une révélation ou une détonation… au choix ! J’ai rapidement compris que si à première vue, les Etats-Unis paraissent plus simples pour s’implanter que la Chine ou le Japon, c’était en réalité  un sentiment trompeur. Nous arrivons avec la conviction de connaître le pays. Mais ce n’est pas parce que nous sommes immergés dans la culture américaine avec Netflix, Amazon, Uber, Apple, Google ou Mcdo, que nous en avons une bonne appréciation.

Même si l’on se ressemble sur le papier, nos façons de penser et d’aborder la vie et le business sont foncièrement différentes. Si vous pensez que vous savez combien différents les marchés sont… et bien pensez encore plus et vous serez encore loin de la réalité.

Pour moi, c’est là que ça passe ou que ça casse.

Quelles difficultés as-tu rencontré ?

J’en ai parlé juste avant, mais le gap culturel est la plus grosse barrière à l’entrée. Avec l’équipe certes, mais aussi et surtout avec les journalistes qui sont notre contact numéro 1 au quotidien. La notion de relationnel sur le marché US n’est pas la même qu’en Europe. Déjeuners, cafés, partage de moments informels sont des “no-go” aux USA. La chaleur humaine caractéristique des Européens n’est pas vécue de la même manière aux US. Par peur d’une trop grosse influence probablement. Par exemple, si vous invitez un journaliste de rédaction américaine à un voyage de presse, c’est souvent leur rédaction qui paiera le voyage et pas la marque.

Également, en tant qu’entrepreneur, si s’internationaliser doit s’inscrire dans une continuité pour les clients et l’équipe, c’est une nouvelle aventure entrepreneuriale qui remet tout en perspective et vous oblige à retourner aux fondamentaux. Il faut du temps, de l’énergie et reprendre une casquette opérationnelle. J’ai dû refaire tout ce que j’avais fait au moment de la création de l’agence en Europe: pitcher les journalistes, comprendre le marché, construire un réseau (journaliste et écosystème). Avec une différence de taille toutefois, celle d’avoir de l’expérience, et d’avoir derrière moi une structure solide, une équipe et une assise financière. Je capitalise sur quinze ans d’expérience et sur le savoir-faire de l’agence Européenne que je gère à distance. 

Quels bénéfices tires-tu de cette internationalisation ?

C’est une richesse fabuleuse pour l’agence. Cela nous permet de grandir, de nous ouvrir à de nouveaux marchés, de nouveaux clients, de nous enrichir d’expériences et de nous diversifier. Ouvrir un bureau est un moment crucial, une étape décisive dans le développement d’une entreprise. Mais c’est une aventure qui se prépare et qui réclame beaucoup de patience, d’énergie et de conviction.

Et demain ?

Continuer à apprendre, garder une posture humble et la tête sur les épaules, en ayant toujours à l’esprit la satisfaction et les attentes de nos clients. Kalamari est une pépite (je le dis en toute objectivité), l’équipe, nos clients – des bureaux partout en Europe et maintenant en Amérique du Nord et en Angleterre. Je n’avais rien prévu et tout se passe au-delà de ce que j’aurais pu imaginer.

Toute l’équipe est passionnée par les sujets de nos clients et notre mission : donner de la voix aux entreprises de la tech pour leur permettre de faire avancer la société. Ma mission est de garder cette passion vibrante et de continuer à faire avancer le monde avec nos clients.

Bio: Natacha Favry est fondatrice et CEO de l’agence internationale de relations presse Kalamari. Basée entre l’Europe et les États-Unis, Natacha a lancé cette agence avec pour vision de donner une voix aux leaders d’opinion. Son objectif est de permettre à ces derniers de changer le monde et de faire progresser notre société. Avec une expertise en relations presse et une passion pour l’impact social, Natacha se consacre à soutenir et à promouvoir les idées novatrices qui façonnent notre avenir.

Entreprise: Kalamari est une agence de relations presse internationale spécialisée dans l’accompagnement des acteurs impactants de la Tech. Fondée en 2015 par Natacha Favry, Kalamari s’est rapidement imposée comme un acteur majeur du secteur. Grâce à son approche stratégique de la communication, l’agence a su nouer des partenariats avec plus de quarante clients de renom. Avec une équipe dynamique de 27 collaborateurs talentueux, répartis entre l’Europe et les États-Unis, Kalamari aide ses clients à maximiser leur visibilité médiatique à travers des stratégies de communication sur mesure, mettant en valeur leur innovation, leur impact positif et leur contribution à l’avancement de la société.


Marc Michiels

Marc Michiels

Rédacteur en chef Culture RP, Content Marketing et Social Média Manager : « Donner la parole à l’autre sous la forme d’une tribune, une interview, est en quelque sorte se donner à lire ; comme une part de vérité commune, pour qu'apparaisse le sens sous le signe… ». / Retrouvez-moi sur LinkedIn

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